Retour à Séoul

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Retour à Séoul est un film de 2022 en 119 minutes

Le pitch

Une jeune française d’origine coréenne retrouve les traces de ses parents biologiques en Corée du Sud.

Mes remarques, avec spoilers

Une fille rebelle

Frédérique n’est déjà pas une personne très conventionnelle au début du drama. Sa façon d’aborder les gens, de se foutre des conventions et de la bienséance. Alors même qu’on lui explique qu’elle ne doit pas se servir elle-même à boire, elle le fait, sachant pertinemment qu’elle va mettre ses hôtes mal à l’aise.

Le choc d’une rencontre

Elle n’était pas préparée à sa rencontre avec sa famille biologique. Son voyage à Séoul s’est fait un peu par hasard, sur un coup de tête, et elle n’avait aucunement l’intention de rechercher ses proches. Mais les choses s’enchaînent très vite, et elle n’était pas prête, ni dans sa tête ni à faire face à une culture différente.
Freddy se heurte de plein fouet à un choc culturel. Son père alcoolique pleure et la spamme de SMS tout en voulant la marier, On voit que tout s’emmêle dans sa tête.

Le chemin à parcourir

Le film a deux parties bien distinctes : le voyage en Corée, et la phase 2 ans /8 ans après, où on sent bien que Frédérique a perdu pied, se cherche, elle n’est volontairement plus une fille sage. Pour finir Freddy se retrouve petit à petit, tout en conservant son grain de folie et de « j’men bat les c*** ».

L’adoption en Corée

Retour à Séoul n’est pas un film coréen, mais un film qui tourné en Corée, qui parle de ce pays, de ses mœurs, de l’histoire de ses enfants adoptés à l’étranger.

La question des enfants coréens adoptés à l’étranger est un vrai sujet là-bas, car ils ont été très nombreux dans les années 70/80 soutenus par le gouvernement de l’époque et par des questions culturelles (situation des mères célibataires par exemple).

Je n’étais pas hyper tentée par ce film témoignage, librement inspiré de la vie d’une jeune française, mais finalement je suis bien rentrée dans l’histoire.

Certains acteurs m’ont semblé un peu en-dessous par moments, mais rien d’insurmontable.

Acteurs

Frédérique : Park Ji-min
le père biologique de Frédérique: Oh Kwang-rok
Tena : Guka Han
la tante qui parle anglais : Kim Sun-young

Maxime : Yoann Zimmer
le one-night-stand André : Louis-Do de Lencquesaing
la grand-mère : Hur Ouk-sook
Lucie : Émeline Briffaud
Kay Kay : Lim Cheol-hyun

|les films du losange retour à Séoul
|les films du losange

Scénario : Davy Chou
Réalisation : Davy Chou

Plus de R sur le net

Sa page sur Wikipedia (en anglais): https://en.wikipedia.org/wiki/Return_to_Seoul
Sa page sur les films du losange: https://filmsdulosange.com/film/retour-a-seoul/

Dossier Adoption, la Corée face à son histoire – Sénami Juraver – K-society n°15 (avril-mai-juin 2023) pp.18-29

Interview

Les coulisses du film racontées par sa productrice française :

https://www.cnc.fr/cinema/actualites/retour-a-seoul–les-coulisses-du-film-racontees-par-sa-productrice-francaise_1884831

Extraits de l’iInterview de Davy Chou, Les films du losange, mai 2022:

« Le film explore le thème de l’adoption internationale, mais va bien au-delà. Il est question pour Freddie de se chercher. Sans cesse, elle s’émancipe des identités qu’on lui assigne. L’histoire de mon amie, qui par ailleurs propose aujourd’hui un accompagnement thérapeutique pour les adoptées et les adoptants, me donnait déjà cette piste. Elle a ce caractère bien trempé, imprévisible, ce qui m’inspirait.
Au cours de l’écriture, je lui ai posé plein de questions parce qu’évidemment je ne suis pas né en Corée du Sud, je ne suis pas une femme, et je ne suis pas adopté. Il y avait cette distance qui m’interpellait sur ma légitimité à raconter cette histoire. Mais, à un moment, il y a eu une ouverture, je me suis aussi retrouvé dans ce projet. Je suis né en France de parents nés au Cambodge, je suis allé là-bas pour la première fois à l’âge de 25 ans. Mon rapport au pays était similaire à celui de Freddie au début du film.
J’étais loin de me douter que cet élan vers mes origines allait autant bousculer ma façon de comprendre qui je suis. La vie amène à reconfigurer les identités, les rapports au monde et à soi. L’horizon qui m’intéressait, de ma position de réalisateur français racisé, c’est cette trajectoire d’un personnage qui refuse constamment de rentrer dans une définition pré-établie ou qu’on parle en son nom. Freddie passe son temps à se réinventer, se reconstruire et se réaffirmer. C’est la thématique universelle de l’identité. Qui suis-je ? Quelle est ma place ? Où me situer par rapport aux autres ? »

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